Les sirènes du Transsibérien, De Brest à Vladivostok : l’avis Girltrotter

23 Mar 20 | Lectures voyage

Les sirènes du Transsibérien, De Brest à Vladivostok, de Hervé Bellec.

Editions Pocket, collection Aventure Humaine 

Les sirènes du Transsibérien, De Brest à Vladivostok : l’avis Girltrotter

Les sirènes du Transsibérien, De Brest à Vladivostok, de Hervé Bellec paraît en 2008 et de nouveau en 2017 aux Éditions Pocket. Le récit de l’auteur nous plonge au coeur de l’hiver sibérien que l’on voit défiler au travers des vitres sales du train russe mythique : le Transsibérien.



Ma critique des sirènes du Transsibérien en 3 points

(pour les pressés qui n’ont pas le temps ou l’envie de lire mon avis complet)

1-Une escapade dépaysante dans les paysages de la Sibérie hivernale

2-Une tranche de vie d’un anti héros, tout ce qu’il y a de plus banal, ponctuée de notions d’histoire, de géographie, de littérature qui nous en apprennent un peu plus sur le pays et son mode de vie

3-Un récit fleuve, aussi long que le voyage en train lui-même et très représentatif de la vie à bord du Transsibérien



Au coeur de la Sibérie hivernale

Dans son voyage, Hervé Bellec nous entraîne de Brest à Vladivostok en passant par Moscou pour y embarquer à bord du Transsibérien, le train qui le conduira jusqu’au terminus, à l’est de la Sibérie. Ainsi, nous lecteurs, voyageons et partageons les observations de l’auteur.

Tout au long du récit, nous découvrons le visage d’un pays méconnu et de ses habitants, sous différentes facettes. Nous y découvrons par exemple quelques spécialités culinaires comme l’omoul fumé, poisson des eaux du Baïkal que l’on vend dans la ville de Slioudanka, ou encore les pirojki petits chaussons frits, fourrés de viande ou de légumes.

Le chapitre Taïga mon amour exprime tout particulièrement la beauté du paysage : les steppes, les forêts boréales, l’horizon blanc à perte de vue et les lumières. Nous y longeons le lac Baïkal, moment fort du voyage, puis le fleuve Amour.

Mais tout n’est pas rose. D’abord Hervé Bellec raconte la “monotonie désolante” du “centre blanc de Sibérie” mais aussi la rigueur des conditions de vie des locaux, leur pauvreté etc. Aussi, il aborde le désastre écologique qui s’y trame et dont personne ne parle jamais : la déforestation de la taïga, plus grande forêt boréale au monde. Des coupes illégales y sont opérées et ce sont des dizaines de milliers d’hectares qui disparaissent chaque année, bien plus qu’en Amazonie ! Ça ne s’arrête pas là, ce n’est pas seulement le bois mais toutes les ressources qui sont pillées sur le territoire : fer, charbon, diamant, uranium, gaz, pétrole…

L’auteur traite de nombreux sujets concernant le pays, en parallèle de son récit de voyage, j’y reviendrai.



Tranche de vie à bord du Transsibérien

Les deux tiers du récit se déroulent dans l’alcôve réconfortante du train et racontent notamment la vie à bord. Les 9 288 kilomètres de train et la semaine de voyage permettent au quotidien de s’installer.

Au coeur de l’animation du compartiment, l’auteur prend ses propres habitudes et petits rituels comme les cigarettes qu’il grille, les promenades sur le quai, ses repas au wagon restaurant.

Son quotidien inclut bien entendu ses voisins de compartiment, compagnons de voyage peu bavards. Hervé Bellec aborde certains de ces personnages avec beaucoup de tendresse et les relations se tissent aussi lentement que le temps s’écoule. Ce sont là les sirènes du Transsibérien.

L’auteur nous livre ses états d’âme, déçu, anxieux, et de bout en bout du récit son humeur est changeante. Il s’agit d’un voyage qui n’a pas pour but la destination finale, sans grand intérêt, mais bien le cheminement. L’évolution dans le comportement de l’auteur est palpable entre le départ de Brest -rares sont les voyages qui s’engagent avec aussi peu d’envie et tant d’a priori-, son passage à Moscou tout sauf idyllique et peu flatteur pour la ville dans sa description et son comportement plus apaisé à bord puis comme délivrée à l’arrivée.

Toutefois, l’ouvrage d’Hervé Bellec n’est pas un simple récit de voyage. C’est aussi l’occasion de réfléchir et d’approfondir ses connaissances sur ce gigantesque pays, grâce à un récit documenté. On en apprend beaucoup sur la construction difficile du Transsibérien et de ceux qui y participèrent au péril de leur vie. On traverse les époques pour raconter l’histoire des territoires et de ses peuples, comme les Bouriates à qui un chapitre entier et passionnant et dédié et dans lequel une fois de plus on aborde un énième sujet parallèle : ici, le chamanisme.

Récit de voyage Les sirènes du Transsibérien - lecture


Mon avis personnel sur les sirènes du transsibérien

Cette lecture n’a pas fait mouche chez moi. Je n’ai pas tellement aimé la manière d’être de l’auteur et la grande part de négativisme dont il fait part au début et qui m’a freiné dans la lecture de l’ouvrage, bien que son cheminement soit justement un des sujets central du livre.

Pourtant, si je fais abstraction de cet aspect déplaisant et d’un narrateur que j’ai trouvé un peu apathique alors que je m’attendais à un déchaînement de passions, j’ai aimé vivre ce voyage à son rythme, un peu comme si j’étais moi aussi dans son compartiment.

Je me suis aisément projetée, bercée par le roulis du train, le regard perdu au loin dans l’immensité des neiges et des levers de soleil rosés qui défilent à la fenêtre. J’aime énormément les voyages en train et cet ouvrage en est un par procuration. À tester…

Enfin, la dimension culturelle riche que recèle le récit -histoire, géographie, littérature principalement- et les questions qu’elle soulève, apportent de la connaissance et de l’intérêt au livre qui saura plaire davantage à certains.

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2 Commentaires

  1. Louis

    Merci pour ta réflexion sur le livre. C’est un livre que j’ai dans ma bibliothèque, peut être que je vais me lancer dans sa lecture avant la fin du confinement. 🙂 Le voyage en transibérien est un voyage que j’ai toujours sur ma todo list. En espérant que je puisse le réaliser dans quelques années quand la situation ira mieux. Mais je suis partagé sur ton avis, entre une envie profonde de me plonger dans la description d’une aventure unique et la part de négativisme de l’auteur (on en a pas trop besoin en ce moment haha)

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    • marelune

      Hello ! Puisque tu l’as… lis le ! Tu pourrais aussi trouver la ronchonnerie de l’auteur drôle ou attendrissante. Mon avis n’est ni tout blanc ni tout noir. Surtout ce caractère de l’auteur est important dans l’histoire puisqu’il est évolutif. Donne moi ton avis si d’aventure tu te lances dans la lecture. Bon confinement !

      Réponse

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