Eveil à la méditation et à la spiritualité, un voyage intérieur

Lorsqu’un voyage te change, c’est toujours en profondeur. J’étais partie en ayant l’envie d’un voyage initiatique qui me grandisse, mais mieux, je suis rentrée d’un voyage spirituel. En somme, cela veut tout et rien dire, c’est surtout beaucoup de ressenti et de vécu et je vais tenter de vous l’exprimer comme cela me vient, avec spiritualité.

J’ai perdu mon grand-père le premier jour de mon voyage (lire ici Gérer la perte d’un être cher en voyage) et s’en sont suivi des débuts difficiles, à la fois très tristes et pourtant très libres et heureux. Je balançais entre la douleur et la bonheur d’être là où je me trouvais. La perte, mon deuil et mon papi m’ont entrouvert un chemin inattendu et riche, au plus profond de moi…

Puis, c’est surtout en arrivant en Inde, avec un peu de recul sur les événements, que ma réflexion a réellement commencé.

L’Inde est un pays très religieux mais aussi très spirituel, avec une aura particulière. Je dissocie volontairement les deux termes car ils n’ont pas forcément beaucoup à voir. À mon sens le spirituel est en dehors du religieux. En font parties toutes nos réflexions sur l’esprit, le corps, le bien-être, le lien entre les deux car dans sa définition philosophique, la spiritualité à attrait à l’opposition de la matière et de l’esprit.

J’étais donc en Inde depuis 10 jours quand je suis entrée au centre Vipassana de Lucknow, dans lequel je m’étais inscrite pour une session d’apprentissage de la méthode de méditation Vipassana. Il existe des dizaines de méthodes de méditation et j’ai choisi celle-ci pour ma première expérience car j’en avais maintes fois entendu parler lors de mes différents voyages et j’étais curieuse de voir par moi-même. Et surtout de le vivre. Parmi les différentes méthodes de méditation on parle souvent de visualisation, de réflexion autour de questionnements divers, de méditation par le chant etc… Avec Vipassana il s’agit avant tout de parvenir à stopper le flux de ses pensées, en se focalisant sur ses sensations physiques pour ressentir pleinement son corps. Lorsque l’on y parvient enfin -grande victoire !- on arrive également à une intense concentration comme je ne l’avais jamais ressenti avant. Vont avec, les sensations d’introspection, d’entrer en soi pour de bon et d’ouvrir de nouvelles portes intérieures. C’est assez exaltant de se rendre compte qu’on ne se connait pas si bien et qu’il y a encore beaucoup à explorer. C’est comme un nouveau champ des possibles qui se présente. Ainsi, j’ai touché à la spiritualité.

Par la suite j’ai rencontré un yogi, plutôt maître spirituel. J’étais alors à Varanassi quand j’ai eu l’occasion de prendre quelques cours de yoga. Oubliez l’idée de gymnastique car la vision du yoga occidental n’a rien à voir avec la pratique du yoga en Inde. La discipline inclut bien sûr des mouvements, positions et autres étirements et exercices de respiration mais principalement pour parvenir à un certain stade de détente puis de concentration. C’est donc davantage des sessions méditatives et de réflexions que des séances de sport. Vek, mon maître yoga comme j’avais décidé de le surnommer, me parle longuement de la distinction entre le corps et l’esprit, notre recherche du bonheur à tous, notre incapacité à trouver satisfaction et sa vision de comment parvenir à l’éveil. Son discours, à la suite de ma retraite méditative, résonne en moi qui me pose déjà tout un tas de questions et me tourne vers le développement personnel.

Enfin, j’ai eu tout le temps d’y repenser et de mûrir mes réflexions au Népal et à l’occasion d’un trek de 10 jours au coeur des Annapurnas en Himalaya. C’est une nouvelle grande aventure dans laquelle mon égo part faire un tour pour laisser place à une grande humilité face à la solennité de la nature qui m’entoure alors.

Depuis, je garde dans un coin de ma tête et de mon coeur tout ce que j’ai touché du doigt dans ce voyage. Je mets de côté ce qui me plaît moins où me semble un peu éloigné de ma propre philosophie. Je fais ma tambouille spirituelle et je poursuis tranquillement mon chemin vers mon développement personnel en m’alimentant de pensées positives et autres lectures. Je vous conseille d’ailleurs le conte L’âme du Monde de Frédéric Lenoir que je suis en train de lire avec délectation. C’est une belle histoire qu’il faut prendre le temps de lire, pour en digérer les enseignements et y réfléchir tranquillement.

Avec tout cela, j’ai acquis la capacité de prendre davantage de recul sur les situations du quotidien et… comme je me sens mieux et libérée !