A LA DÉCOUVERTE DES ABORIGÈNES ANANGU D’ULURU

17 Oct 16 | Australie

Depuis toujours les aborigènes d’Uluru ont vécu au cœur du Red Desert, installés sous la protection du rocher sacré. Comment vivaient-ils alors ? Que sont-ils devenus aujourd’hui avec la massification du tourisme sur leurs terres ancestrales ?

LE MODE DE VIE DU PEUPLE ABORIGÈNE D’ULURU

L’alimentation des Anangu d’Uluru

Les aborigènes Anangu, du nom qu’ils se donnent, sont les propriétaires ancestraux du site d’Uluru dans le centre rouge de l’Australie. Les Anangu vivaient dans des grottes et cavités ouvertes sur l’extérieure à la base du gigantesque monolithe Uluru/Ayers Rock. Ils vivaient de la chasse et de la cueillette comme nombre des premiers hommes. Pour dire vrai, l’alimentation des Anangu était riche. Elle comprenait, de la viande animale (lapins, lézards et varans), des insectes (larves), des fleurs, des racines, des fruits (figues sauvages et baies)* et même du miel produit pas les fourmis Tjala.

Alimentation des aborigènes d’uluru Australie - Kaliny-kalinya ou Desert Grevilla - Girltrotter

Les épis de la Kaliny-kalinya ou Desert Grevilla était sucés par les aborigènes qui en dégustaient le nectar. Parfois de l’eau y était ajoutée pour en faire une boisson sucrée*, en somme, l’ancêtre de nos sodas 😉

 

Alimentation des aborigènes d’uluru Australie - Varan Monitor ou Varan des sables - Girltrotter

Le varan des sables ou sand monitor était chassé par les Anangus pour sa viande*

Les principes de la communautés des aborigènes d’Uluru

La tribu aborigène d’Uluru a toujours été guidée par Tjukurpa, leur loi ancestrale. « Tjukurpa décrit la force qui unit les Anangu avec les autres et les paysages. Tjukurpa englobe les principes de religion, de philosophie, et l’attitude à suivre pour assurer la vie en harmonie »*. Selon leur dires, tous vivaient heureux et en bonne santé. Puis, l’homme blanc est arrivé…

 

L’ARRIVÉE DES COLONS EUROPÉENS CHEZ LES ABORIGÈNES D’ULURU

En 1870 les premiers européens ont débarqué dans le désert central australien alors que les aborigènes y avaient eux-mêmes toujours vécu en paix et autonomes. Les chasseurs de dingos (chiens sauvages) et les chercheurs d’or ont été les premiers à rencontrer les Anangu. Le peuple aborigène n’avait jusque-là pas été dérangé dans son mode de vie paisible et pacifique.

Par la suite, avec l’établissement de bétail dans la région, les trous d’eau et les terres de chasses des aborigènes ont commencé à être endommagés et les indigènes à être en danger et en colère. Ainsi débuta le conflit avec les colons. Ce dernier peuple non-indigène causera beaucoup de dégâts aux territoires que les aborigènes avaient chéri et protégé.

Les années ont passé et l’homme blanc s’est installé pour de bon malgré les tentatives de culture et d’élevage restées vaines sur ces terres trop arides. Les Anangu ont été délogés, décimés pour certains et leurs moeurs ont dû s’adapter aux nouvelles conditions et évoluer. Leurs terres ont été envahies mais les Anangu ont su rester fidèles à la Tjukurpa et en dépit des missions “d’évangélisation” menées par les colons.

En 1957, le premier tour touristique officiel à lieu à Uluru. Depuis un complexe hôtelier (celui-là même où j’ai logé) a été construit pour accueillir les visiteurs par milliers chaque année. Pour finir, les terres sur lesquelles se trouve le parc national Uluru-Kata Tjuta ont tout de même été officiellement rendues en 1985 aux propriétaires ancestraux : les aborigènes d’Uluru. Le nom original du parc n’a été réhabilité qu’en 1993.

 

LE PARC NATIONAL ULURU-KATA TJUTA AUJOURD’HUI

Aujourd’hui, les deux lois, la Tjukurpa et le gouvernement australien sont unis pour la conservation du parc national Uluru-Kata Tjuta. Les aborigènes ont été contraints pour récupérer leurs terres de les louer pour exploitation au gouvernement qui en souhaitait les droits de cogérance. La coopération se fait aujourd’hui dans un but de protection du site. Au départ, les gardiens du parc étaient principalement des Anangu en charge de la protection mais les aborgigènes d’Uluru forment aujourd’hui de nouveaux rangers en transmettant leur parfaite connaissance des lieux. Ils savent par exemple où se trouve chaque source d’eau du site et connaissent la corrélation entre les plantes et les animaux.

Malgré cette coopération positive, les deux groupes en charge du parc n’ont pas trouvé un vrai terrain d’entente concernant la montée sur le monolithe. Si les australiens l’autorisent, la culture Anangu la bannit. Le site sacré n’est pas à grimper donc. Les touristes peuvent s’y risquer mais des panneaux érigés par les aborigènes tentent de les dissuader d’une manière que j’ai trouvée persuasive et sincère. Pour en savoir plus et vous faire votre propre idée sur le sujet, vous pouvez lire l’article sur le site d’Uluru.

 

LE PEUPLE ABORIGÈNES D’ULURU AUJOURD’HUI

Aujourd’hui, les aborigènes vivent d’une manière plus consciente du monde développé qui existe au-delà de leur culture ancestrale. Ils continuent à vivre de manière autonome : leur communauté est aujourd’hui estimée à un petit groupe restant de 300 individus, toujours installés au sein du parc national mais éloignés d’Uluru et des touristes. Je ne les ai moi-même pas rencontrés, j’en suis un peu triste d’ailleurs… pourtant je me dis qu’après avoir été persécutés, ils aspirent certainement à une vie en paix, bien loin des descendants de ceux qui leur ont soustrait leurs terres.

Tous conservent un très fort attachement à leur tradition millénaire et continuent de se battre pour la préservation de leurs droits et de leurs terres.

Peintures rupestres aborigènes anangu à Uluru - Centre Rouge Australie- Girltrotter

Une grotte à la base d’Uluru, décorée de peintures rupestres. Les Anangu y ont vécu pendant des milliers d’années.

J’espère que cet article vous aura enrichi d’une nouvelle découverte. J’ai tiré grand nombre d’informations relatées ici des panneaux d’exposition du Centre Culturel Anangu au sein du parc national Uluru-Kuaa Tjuta.

*source : Centre Culturel Anangu

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2 Commentaires

  1. Marlène Rosset

    Bonjour Marelune. C’est en cherchant des renseignements sur Anangu que je me suis retrouvée sur votre page. Merci pour les renseignements et les magnifiques photos sur les aborigènes et l’Australie.
    Amitiés
    Marlène

    Réponse
  2. Shenandoah

    bonjour Marelune, eh bien je suis en train de lire “Femmes de la Lémurie”, que je vous recommande de coeur de femme à coeur de femme, et c’est ainsi que je voulais avoir des images et des renseignements. sur les Anangu et le site d’Uluru. Je suis heureuse d’avoir abouti sur votre blog, et je vous félicite pour le respect dont vous avez fait preuve en ne montant pas sur ce Mont sacré dont les Anangu sont les gardiens encore aujourd’hui! Que de dégâts auront causés les colons, quelle que soit leur origine, le besoin de puissance n’a pas de limite et aucun respect pour ce que représente ce peuple Anangu! Puissent-ils aujourd’hui être respectés afin que leur Mission sacrée depuis l’origine de l’Humanité puisse s’accomplir! Bravo pour ce reportage, plein de respect!
    Shenandoah

    Réponse

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